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 Superman Vs Elite

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Maiffa Inès

Maiffa Inès


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MessageSujet: Superman Vs Elite   Superman Vs Elite I_icon_minitimeSam 5 Juil - 22:36

Critique Superman Vs Elite

Un petit film animé diffusé sur FR14. Oui, grâce à la sortie prochaine de Man of Steel les différentes chaîne n’ont cessé de diffuser tout ce qui a plus qui moins trait avec Superman. On a eu bien sûr les films, mais ce week end, on a eu un petit week end spécial Superman sur FR14 avec la diffusion de l’ancienne série animé des 90’s. Bon sang qu’est-ce que ça fait du bien ! Même si samedi, en deuxième partie de matinée on a eu droit à deux épisodes de Batman ( la série la plus récente qui est toute nulle, pas l’Alliance des Héros qui malgré son excentricité est fun ).
 
L’excellente surprise arrive Dimanche, où après quelques épisodes de Superman on nous balance l’un de ses films. Ahhhh, que ça fait du bien ! Faut dire que la plupart du temps, on nous rediffuse ad nauseam encore et encore les mêmes films de Batman/superman et Green Lantern, alors voir un film à peu près inédit, ça fait du bien. Surtout que celui-ci est diablement philosophique et donc original pour le genre.
 
Il faut le comprendre, généralement, dans un comic, voir des personnages philosopher sur leur actions, bonne ou mauvaise et en finir par évoluer, ça va de bon aloi, mais pas dans une série ou un film. Dans les premiers, on cherche surtout à contenter le fan ( dans la série Teen Titan, on n’aura qu’un seul épisode philosophique et c’est le final en plus ) et donc à ne jamais bousculer gravement les personnages car si jamais ils bougent trop, les fans risquent de ne plus le reconnaître et s’en lasseront. Dans les films, il est très très rare qu’un héros évolue réellement et ce genre de manœuvre ne s’effectue que dans les films live c’est-à-dire avec des acteurs. Dans les films animés, là encore, le but est de contenter le fan de comics où le nostalgique de film.
 
Prenons dans le même univers l’exemple de Batman à partir des années 89, là où une œuvre majeure de Tim Burton relancera durablement le personnage. Des quatre films qui en résultera ( Batman, Batman Returns, Batman Forever, Batman & Robin ) bon ou mauvais, le personnage n’évoluera presque jamais. Dans chaque film, il aura juste un problème personnel qui sera résolu et ne sera plus jamais mentionné par la suite. On ne peut pas dire qu’il est impossible qu’un même personnage puisse évoluer au fil des films, car la série des Arme Fatale montrera le contraire en menant une histoire complète avec pas moins d’une dizaine de personnages. Et ce tour de force sera renouveler avec la série des Batman de Nolan ( qui sera plus ou moins contesté, on peut néanmoins voir qu’il y a un gros effort d’écriture… même si une pétasse ruinera le final du 3eme ).
 
Ici, certes, on ne fera pas un gros travail sur le personnage de Superman, et à la fin, on aura bouclé la boucle. Mais l’écriture du récit se fera non pas sur le personnage uniquement, mais sur son univers en entier.
Le pitch est le suivant : Dans le monde actuel, à Metropolis, Superman commence à passer pour un gros has been, les gens commencent à perdre confiance en l’homme d’acier. Jugé trop doux, l’opinion public commence à juger le travail du kryptonien insuffisant et pour cause : Superman appréhende les malfrats sans les tuer, et ceux-ci sont souvent rapidement dehors en s’évadant. C’est alors qu’une nouvelle équipe formé par des Britanniques se met en place : L’Elite. Composé de Manchester Black ( télépathe et télékinésiste ), Coldcast ( qui manipule l’énergie ), Hat ( un magicien ) et Menagerie ( une extraterrestre faisant sortir des bestiole de son corps ), ces héros ont une approche beaucoup plus pragmatique que celle de Superman, n’hésitant pas à tuer leur adversaire ou à les torturer.
 
Oui, pour une fois, les antagonistes ne sont pas animés d’intentions foncièrement mauvaises. Ils ont cependant une approche pragmatique qui, dans un univers comics, pourrait correspondre au mal, mais que le spectateur voit comme un doute. Il faut se rendre compte que l’univers de DC comics a toujours eu une large avance niveau maturité par rapport à Marvel. Alors que les personnages de Marvel combattent essentiellement des mégalomanes voulant être maître du monde, chez DC, on a affaire très souvent à de véritables meurtriers, des êtres ne sachant que détruire sans rien chercher d’autre voir même des violeurs.
 
L’un des éléments qui nous fait rire dans beaucoup de comics, à savoir le fait que les vilains s’échappent souvent de prisons devient ici un élément de scénario intelligent. Reprenons l’exemple du Dortor Light, véritable cauchemar, prenant un véritable plaisir à s’attaquer à la famille des héros et ayant même parvenu à violer la femme de l’un d’entre eux dans la Tour de Justice, ce QG pourtant inviolable. Quand ce désastre s’échappent encore et encore et encore de prisons pour commettre ses méfaits, on serait tenté de dire qu’il suffirait d’user de la peine capital pour s’en débarrasser et que donc, les héros devraient avoir le droit de tuer dans pareil circonstances. Dans le film ici présent, il s’agit du Crâne Atomique. Le Crâne ne vole rien, il détruit juste tout ce qu’il trouve. Il réduit en poussière la population de façon mécanique et même inhumaine. Cependant, en prison, on découvre qu’il est traité à longueur de temps comme un monstre dans sa cellule et qu’on lui pompe son essence vital afin d’alimenter en énergie une ville. Pas de rééducation, pas d’humanisation. Comment peut-on demander à un criminel presque inhumain de s’humaniser dans ces conditions ?
 
Et qu’en est-il de cette population ? C’est là que le film devient malin : il ne s’agit pas d’une suite de périple héroïque de l’homme d’acier, mais un véritable drame social qui grandira jusqu’à son paroxysme, non pas l’affrontement programmé de Superman contre l’Elite mais bien les actions de cette équipe. Pendant une bonne partie du film, les civils acclameront l’Elite, approuvant leurs manœuvres pragmatiques mettant un terme à leur peur. Les enfants ne veulent plus être comme Superman, un héros jugé trop mou, ils veulent être comme Manchester Black, un gentil qui tue les méchants. Certes, les cordes sont visibles, mais cela n’est pas mauvais car ce genre de sentiment est en chacun de nous. Qui ne crache pas sur Superman aujourd’hui ? Ce boy-scout qui ne pige pas qu’en tuant ses ennemis, ben il serait un peu plus tranquille et nous aussi ? Qui n’a jamais désapprouvé la conduite de Batman envers le Joker, le renvoyant inévitablement à Arkham alors que le Clown lui fait perdre ses proches un à un ? Le Climax de ce drame arrivera aux trois quarts du film, quand l’Elite tuera le Crâne Atomique sous les applaudissements et les acclamations de la foule, trop heureuse de voir l’une de leur peur les plus profondes décapitées.
 
Cependant, moi, en voyant cette image, je me sens mal à l’aise. Comme beaucoup de protagoniste tiers de cet œuvre, j’approuve intérieurement cette décision. Je ne l’applaudis pas certes, mais je la respecte. Mais pourquoi est-ce que je suis tout de même mal à l’aise ? Est-ce que c’est parce que l’homme d’acier continu de traiter cet ennemi quasiment inhumain… comme un être humain ? Avec compassion, alors que la caméra s’éloigne, on peut voir que l’homme d’acier couvre le défunt avec sa cape, comme pour le protéger de traitements plus inhumains encore. On assiste ici non pas à un décalage entre un traitement humain et un traitement inhumain, mais à un paradoxe entre deux visions inhumaines des choses.
 
D’un côté, nous avons certes l’Elite, qui réagit de manière pragmatique, pour répondre à la peur. Ils sont des plus humains, avec des sentiments et des défauts. Menagerie semble être l’objet d’un manque flagrant d’affection et Hat est un alcoolique passant son temps libre à picoler. Manchester Black vient d’un milieu de misère, avec un père alcoolique et violent. Ces jeunes sont certes des plus violents et deviendront à leur tour inhumains, mais ils sont tellement paumé. Dans leur vision du bien et du mal dont ils ont eu du mal à apprendre, faire le mal pour essayer d’améliorer les choses leur semble normal… et en réalité, ça semble normal pour chacun d’entre nous. Si un type débarque chez nous pour tenter de violer nos enfants et de dépecer notre chair pour s’en faire une cagoule, on ne va pas réagir en lui faisant des bisous… surtout si un couteau est à portée de main.
Mais de l’autre côté, nous avons Superman, qui est en tout point inhumain sauf s’apparence. Superman ne peut agir comme un être humain le ferait, ses parents sont à Smallville, bien en sécurité, sa femme se met loin du danger et ses amis sont pour la plupart des héros qui se débrouillent très bien seuls. Il ne connaît la colère qu’épisodiquement et la contrôle, même quand il assiste à des meurtres. Même quand sa femme lui avoue ne pas partager sa conviction que les vilains n’ont pas à être tué et que chacun à une chance, il semble comprendre et ne semble même pas être surpris.
 
Une question nous vient alors, où est l’humanité ? Qu’est-ce qu’elle est ? Comment peut-on s’approcher de l’idéal de Superman ? Face à un groupe non manichéen, Superman ne cédera pas et ne tuera pas, sous prétexte qu’il est plus humain d’agir ainsi… Pourtant, paradoxalement, on a cette acclamation de la foule lorsque l’Elite exécutera publiquement le Crâne. Et pour arrêter l’Elite, il faudra à Superman faire preuve d’une violence extrême.
 
C’est là qu’est la beauté de cet œuvre, on nous met en face d’un gros questionnement sur notre façon de voir les choses. La violence n’amène que la violence, mais elle est pourtant nécessaire. Traiter un criminel de façon trop laxiste lâche des prédateurs et de futurs récidivistes dans nos rues, mais les tuer nous expose à des erreurs de jugements possibles. L’homme d’acier est censé être un guide pour nous montrer la voie à suivre, afin d’être plus humains, mais cet objectif n’est-il pas inhumain au final ? Est-on vraiment capable de juger un homme qui tue aussi équitablement qu’un pédophile ? Moi personnellement, je ne sais pas… mais si pour être meilleure et atteindre cet objectif je dois être aussi inhumaine… peut être que je sauterais le pas. Mais avec prudence, car il y a différents type d’inhumanité… Il ne faut pas tomber dans une voie que l’on regrettera ou qu’on n’est pas capable de tenir si on ne veut pas courir à la catastrophe.


( Ps : Je n'ai pas parlé de l'aspect "technique" de l'oeuvre, car je ne l'ai pas considéré comme importante. C'est bien animé, c'est beau, le caracter design n'est pas affreux, bref, c'est pas foutu )
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